Birko au secours de Chico

Un jour d’été où tout le monde a très chaud, les chiens encore plus, car ils ne transpirent pas, Birko se baigne, pour sa plus grande joie. Sa maîtresse lui lance un bâton dans le bras de l’Ill qui baigne le Fossé du faux rempart, près du tribunal, et il saute à l’eau d’un bond époustouflant. Il nage vigoureusement, attrape le bâton qui a dérivé emporté par le courant et le ramène à contre-courant. Birko est un athlète. Il sort de l’eau, s’ébroue et dépose le bâton aux pieds de sa maîtresse avec un aboiement qui signifie « lance-le-moi encore ».

Tout cela est tout à fait normal pour Birko, c’est son moment de jeu habituel. Parfois, sa maîtresse a une frayeur quand un bateau-mouche arrive près de lui alors qu’il traverse l’lll. Lui, il s’en fiche complètement des bateaux-mouches. Souvent, le capitaine donne deux coups de klaxon, car les bateaux-mouches ont des klaxons et Birko revient tranquillement vers la rive sous les yeux et les appareils photo des passagers du bateau.

Aujourd’hui, sur la berge, arrive Chico. C’est un petit dogue argentin, une race de chiens qui peut être féroce, mais pas Chico. Il est blanc comme une multitude de flocons de neige dont certains auraient choisi d’être noirs. C’est un chiot, un gros chiot, mais comme c’est un chiot, Birko le tolère plus qu’il ne joue avec lui.

Birko est sorti de l’eau ; il vient de s’ébrouer et, une fois n’est pas coutume, n’insiste pas pour que sa maîtresse lui lance le bâton. Il est en train de grignoter un bout de bois, confortablement couché dans la position d’un sphinx de l’Égypte ancienne. À ce moment, Chico, piqué par on ne sait quelle mouche, se jette à l’eau. Tout de suite, il hurle.
Birko, n’écoutant que son courage, abandonne son morceau de bois et se précipite sur Chico, qui a quand même réussi à remettre ses pattes avant sur la rive. Birko se jette sur son cou. Va-t-il le dévorer tout cru ? Non, il enserre le cou de Chico de sa gueule, mais aussi délicatement que possible et tente de le tracter hors de l’eau. L’entreprise ne semble pas gagnée aussi les maîtresses des deux chiens viennent prendre la relève de Birko dans l’opération de sauvetage de Chico.

Le petit Chico est sain et sauf et Birko reçoit de chaudes félicitations pour sa gentillesse vis-à-vis d’un plus petit que lui.
Quand Birko a été papa, car il a été papa de sept chiots à la fois, il a été un père très rigolo, mais pas du tout à l’aise. N’en disons pas plus, ce sera le sujet d’une prochaine histoire.

Birko, Billie et les poissons

Birko et Billie ont presque le même âge. Ils se sont rencontrés sur les berges de l’Ile. Tout de suite ils ont fait la course le long de l’eau. Dans un sens, puis dans l’autre.
Ils font parfois dix fois l’aller-retour avant de se mettre à jouer dans les jambes de leur maîtresse. La course ne les fatigue jamais, car leurs longues pattes et leur corps fuselé les propulsent comme des fusées.
On peut dire que ce sont des bolides et qu’il vaut mieux se tenir du côté du mur, si l’on ne veut pas faire un petit plongeon poussé par les deux amis.

À propos d’eau, Birko arrive parfois à convaincre Billie de jouer à son troisième jeu favori qui est d’observer les petits poissons de l’Ile. Il étudie surtout les minuscules perches qui portent de jolies rayures de zèbre et des nageoires rouges comme du corail. Il rêve de les attraper et a trouvé un promontoire en pierre d’où il voit bien les poissons.

Quand il est seul avec sa maîtresse, il penche la tête au-dessus de l’eau et se fige comme une statue affublée de grandes oreilles qui frôlent la surface de l’eau. Et il regarde les perches, même quand le soleil tape fort et se réverbère à la surface de l’eau.

Mais avec Billie, l’observation ne dure jamais longtemps. Elle n’aime pas beaucoup ce jeu, les poissons ne l’intéressent pas, alors elle plonge ses oreilles ou son museau dans la rivière et les poissons disparaissent pour longtemps.

Birko, Billie et la forêt vosgienne


Les maîtresses de Birko et de Billie vont en forêt pour cueillir des champignons. La maîtresse de Birko ne connaît rien aux champignons alors elle se concentre sur une seule variété, la trompetteuse girolle jaune et parfumée.

Après quelques girolles trouvées, ses yeux se transforment en vision laser à la Wonderwoman. Avec cette vision laser, elle détecte immédiatement toutes les girolles à sept mètres à la ronde. C’est un phénomène tout à fait normal et très pratique.

Pendant ce temps, Billie et Birko sillonnent la forêt à pleines pattes. Ils courent devant, derrière et souvent au-dessus des cueilleuses de champignons, comme si c’était eux qui surveillaient.

Quand elle abandonne sa vision laser, la maîtresse de Birko regarde les deux chiens et son visage se transforme en un énorme sourire. Pas besoin de connaître les chiens, ni les champignons, pour voir combien ils sont heureux, les oreilles au vent.

Les deux chiens sont encore petits et ne s’éloignent pas trop de leur maîtresse respective. Quand Birko aura grandi, son instinct de chasseur le poussera à s’aventurer toujours plus loin dans la forêt… Mais pour l’instant, Birko jouit de la liberté que lui offre une forêt où il n’y a aucun visiteur et où il peut grimper et redescendre les versants de la montagne comme il veut.

Il ne connaît pas cela à Strasbourg, car son terrain de jeu habituel est tout plat.


Birko champion de natation


Pendant ses premiers mois, Birko se promène au bord de l’eau. Il est très vite attiré par la rivière.

Cette rivière est très accessible, car il y a un chemin de belles pierres pour les humains, un pédiluve pour chiens et enfin la rivière proprement dite.

Birko adopte tout de suite le pédiluve pour chiens plutôt que la terre ferme. L’eau exerce une force d’attraction sur lui, mais il n’ose pas franchir la patte et se jeter vraiment à l’eau.

Sa maîtresse l’encourage, car elle pressent le grand nageur qu’il y a en lui et pense qu’il s’amuserait bien.

Un matin, alors qu’il ne fait pas encore très chaud et que sa maîtresse doit aller travailler, il se met à nager là où la rivière est la plus large. Birko part vaillamment vers le milieu. Il nage bien de sa nage de chien, des moulinets avec les pattes avant et les pattes arrière. Sa maîtresse l’attend au promontoire des petites perches d’où Birko a pour ainsi dire pris son envol.

Mais le sourire de sa maîtresse commence à se figer. L’inquiétude prend le dessus sur sa joie de voir Birko vivre enfin sa passion. Et s’il n’arrive pas à revenir ? Elle commence alors à l’appeler, mais il est déjà trop loin pour l’entendre.

Soudain, il fait demi-tour. Tout va bien, il revient. Il nage comme une otarie sauvage.

Sa maîtresse l’aide à remonter sur la berge. Il s’ébroue du bout du museau, jusqu’au bout du bout de la queue. On dirait une vague.

Ce sont ses oreilles qui projettent le plus d’eau, mais sa maîtresse est si contente qu’elle lui dit des mots d’amour pour chien et des mots de félicitations pour sa belle nage.

Maintenant, elle sait que son petit chien est un bon nageur et qu’elle ne doit pas avoir peur pour lui quand il nage.

Birko, le premier chien

La maîtresse de Birko n’y connaît rien de rien en chien, mais elle veut le même chien que celui qu’elle a aimé quand elle était toute petite. Birko arrive chez elle alors qu’il a deux mois. Il est déjà grand comme quatre chihuahuas. Sa maîtresse est un peu timide face à cette absolue splendeur. Lui, il est tout de suite très à l’aise. Pendant que sa maîtresse papote et boit à sa santé, il se promène dans l’appartement et choisit de s’arrêter devant le miroir. Est-ce qu’il se regarde pour voir s’il se trouve sympathique ? Non. Pour voir s’il est beau ? Non, non, non, non, non. Il fait pipi ! Et bien sûr, tout le monde rit. La maîtresse d’où Birko vient prévient qu’il va faire des bêtises, qu’il faudra le gronder en faisant de gros yeux, en prenant une voix grave et en le menaçant du doigt. Mais sa nouvelle maîtresse est si contente de son nouveau petit compagnon qu’elle ne l’écoute presque pas.

Birko, petit chiot, doit descendre les escaliers

Pour arriver chez sa maîtresse, Birko a été porté jusqu’au 3e étage. Maintenant, c’est l’heure d’aller se promener. Il est tout content. D’ailleurs, Birko est tout le temps tout content. Il bouge en tous sens, remue du popotin, puis s’arrête net. On dirait une statue ou un pétrifié de Pompéi. Sa tête surplombe les marches de l’escalier ; ses magnifiques oreilles de velours touchent presque le sol. Mais il a peur. Cette petite marche de rien du tout, c’est comme le plongeoir du 5 mètres. Voici quelque chose que sa maîtresse n’avait pas prévu ! D’abord, elle l’encourage : « Birko tu es fort comme ton papa braque allemand d’Allemagne et tu es courageux comme ta maman braque allemand d’Alsace ! » Mais rien n’y fait. Il ne bouge pas. Alors, elle le soulève délicatement et le prend dans ses bras comme un petit agneau. Il se laisse faire. Quand il est dans ses bras, il veut lui donner un bisou. Mais un bisou de chien, c’est un peu dégoûtant, alors, elle lui dit : « non ! »

Birko a un arbre généalogique

Birko a un arbre généalogique qui montre ses ancêtres. Un de ses arrière-grands-pères s’appelait Nougat de Wololsheim. Il était né en Allemagne et devait être très beau, car il est écrit qu’il a remporté un concours de beauté. Birko ne fera jamais de concours de beauté. Ce n’est pas un chien de salon. C’est un chien qui aboie et qui a envie de se bagarrer avec les autres mâles. Il veut se bagarrer pour de rire  à longueur de journée ! Les chiens jouent comme ça, à la place de faire de la bicyclette, d’escalader des murs d’escalade ou de danser avec un tutu. L’autre jeu adoré de Birko, c’est la chasse. Sa maman chassait pour de vrai dans les forêts de Saverne. Mais la maîtresse de Birko ne veut pas qu’il fasse du mal à d’autres animaux. Elle ne veut même pas qu’il les attrape pour de rire. Dès qu’il prend sa position de chasseur prêt à bondir au moindre bruit de petite souris, elle lui dit : non, non, non.

Birko et son ami Doui

Birko a un ami qui s’appelle Doui. Contrairement à Birko, qui a des poils blancs truités marron, Doui est tout noir avec des oreilles dressées comme celles d’un loup. Ils adorent jouer à la bataille ensemble. Doui prend Birko par la peau du cou et fait « grrrr » en essayant d’avoir l’air méchant. Birko se couche sur le dos pour lui faire croire qu’il est vaincu. Puis les rôles s’inversent. Comme cela se passe au bord d’une rivière, Birko saute de temps à autre dans l’eau pour aller chercher un arbre qui vogue sur les flots. Doui a pris l’habitude de l’imiter et désormais quand on jette un bâton, c’est tous les deux qu’ils sautent à l’eau. Un triste jour, Doui accompagne sa maîtresse dans la famille de celle-ci. La famille vit à l’orée d’une vaste forêt. Doui disparaît. Sa maîtresse, sur son vélo, sillonne la forêt dans tous les sens. En vain. Des années et des années plus tard, quelqu’un aperçoit Doui là où les champs s’arrêtent. Doui regarde la personne et s’enfuit, pour toujours.

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