
Gris-Gris et les oiseaux
Gris-Gris est tout petit. En été, quand les herbes hautes ne sont pas tondues, il disparaît dans les pâquerettes. Mais il y a plus petit que lui. Il y a les pigeons et les mésanges. Sur la terrasse de sa maison, il y a un couple de pigeons qui vient régulièrement discuter dans le bac à fleurs. Dès que Gris-Gris entend leur roucoulement, il bondit et les effraie. Les pigeons s’envolent dans de grands battements d’ailes. Parfois, en promenade, sans crier gare, une mésange surgit du lit d’herbe verte où elle picorait quelques graines, c’est Gris-Gris, le grand chasseur, qui lui a fait peur. Est-il fier de son espièglerie ?
Gris-Gris se faufile sous le lit
Gris-Gris n’a pas le droit de dormir dans la chambre de sa maîtresse, mais il a compris comment resquiller. Si sa maîtresse oublie de fermer la chambre à coucher pendant qu’elle se brosse les dents, Gris-Gris se glisse en cachette sous son lit. Quand sa maîtresse a fini sa toilette, elle va dans sa chambre, se couche, lit un bon livre puis s’endort. Quand elle se réveille, elle sent une petite masse de poil, qui s’est roulée en boule tout contre elle, dans le creux de son dos. C’est Gris-Gris. Le petit coquin s’est faufilé sous le lit puis, au plus fort de la nuit, il s’est couché tout près de sa maîtresse, très discrètement.
Gris-Gris veut jouer
Gris-Gris aime beaucoup jouer, mais il joue sauvagement. Pour dire qu’il veut jouer, il tapote sa maîtresse de sa petite patte. Il peut aussi s’étirer contre le mollet de sa maîtresse et le labourer de ses griffes. En général, il a envie de jouer quand elle lit un livre ou qu’elle écrit des histoires sur son ordinateur. Quand sa maîtresse est d’accord de jouer avec lui, elle le chatouille et le gratouille d’abord, elle fait semblant d’attraper son petit museau, puis elle tambourine sur le sommet de son crâne. Gris-Gris réagit comme un tigre. Il rugit et gronde. Sa maîtresse le laisse mordiller son pouce, son index et même son auriculaire, pour qu’il puisse s’imaginer pendant quelques instants qu’il est vraiment un tigre.
Gris-Gris sent mauvais
Le parfum, chez les chiens, ça marche à l’envers de chez les humains. Plus on sent mauvais, plus on plaît aux autres chiens. Gris-Gris aime être séduisant alors il se roule dans des choses qui sentent très mauvais, comme des crottes de bique, de la morve de pingouin, du pipi de serpent ou encore du vomi de baleine. Mais sa maîtresse n’aime pas du tout ces odeurs-là. Heureusement, parfois Gris-Gris prend un bain d’herbe et de pâquerettes : il pique avec son museau vers le sol, l’incline comme s’il voulait le caresser de sa joue. Il tourne autour de la pâquerette, dans un sens, puis dans l’autre. Il plonge de tout son flanc et glisse dessus comme un petit serpent tout frétillant. Il se relève prêt à recommencer. Mais l’herbe lui a chatouillé les narines et il éternue.
Gris-Gris a soif
Parfois, dans la cuisine, on entend un son délicat, presque un tintement. C’est la patte de Gris-Gris parée de griffes, qui promène la tasse en porcelaine qui lui sert pour boire. C’est comme ça qu’il dit à sa maîtresse qu’il a soif. Parfois, c’est le bruit d’un objet en plastique soumis à toute sorte de mouvement qu’on entend. Gris-Gris fait faire des saltos à sa gamelle. Il a bien compris le pouvoir du bruit. Il voit que celui-ci fait venir sa maîtresse. S’il était un grand aristocrate, il aurait une clochette pour appeler ses serviteurs.
Gris-Gris aime les promenades
Gris-Gris aime se promener. Chaque fois qu’il voit la porte d’entrée bouger, il espère être de la promenade. Quand il comprend que sa maîtresse se prépare à sortir, il se met à l’affût. S’il était en train de dormir, il se réveille sur-le-champ, s’assied droit comme un « i » et observe chaque mouvement de sa maîtresse, à bonne distance. Peut-être ne l’accompagnera-t-il pas. Au contraire, dès qu’il entend un froissement de laisse ou son nom chuchoté, il rejoint sa maîtresse en trois bonds, accepte le collier et le manteau si c’est l’hiver. La promenade peut commencer !
Gris-Gris a peur
Gris-Gris aime ses copains plus que tout et ses copines encore plus. Pendant les promenades, quand il voit un autre chien, il tire sur la laisse, tourne sur lui-même et jappe pour faire comprendre qu’il faut à tout prix aller voir le canidé. Pourtant, il arrive que Gris-Gris soit courageux de loin, mais plus du tout de près. Il a peur du chien, car il le trouve grand comme une montagne alors que lui est petit comme une souris. Quand Gris-Gris a peur, il aboie. Sa maîtresse essaie de le rassurer. Elle lui dit que lui, c’est un petit tigre, un tigreau, et que l’autre chien n’est sûrement pas méchant. Parfois, il croit sa maîtresse, parfois non et alors il faut partir, car pour une petite souris, Gris-Gris aboie très fort.
Gris-Gris a une grande amie
La maîtresse de Gris-Gris est malade. C’est la maîtresse de Wonka qui l’accueille pendant qu’elle se soigne. Gris-Gris est un peu perdu au début, mais il se sent vite à nouveau très joyeux. Il aime la compagnie des enfants, qui jouent comme des petits fous avec lui. Il rencontre aussi une grande dame, qui a 18 ans alors que lui n’a que quelques semaines. Cette grande dame canine c’est Wonka. Elle l’accepte dans son panier et, là, Gris-Gris se sent complètement rassuré. Elle a passé une grande partie de sa vie à arpenter des kilomètres de rues parisiennes et elle a reniflé les odeurs de chiens venus du monde entier avec leurs maîtres pour visiter Paris, la plus belle ville du monde. Elle a peut-être aussi senti des aliments exotiques dans les poubelles de restaurants à la mode : des arêtes de poissons à deux têtes, des os de zébus miniatures et des fruits de diplodocus géants. Elle ne nous le dira pas, car elle n’est pas très causante et pas très caressante non plus. Mais aujourd’hui, pour le petit Gris-Gris, elle se fait toute douce. Ils dorment ensemble, l’un contre l’autre et chaque fois qu’il veut lui faire la fête, elle le laisse faire avec bienveillance.